Infodujour de fin janvier 2001


Déjà deux accidents! EXCLUSIF ! Mardi, 16 janvier, au cours d'une marche à blanc, une roue du tram N° 16 monte accidentellement sur le trottoir, place de la Division de fer, à Nancy. En retombant sur la chaussée, une vitre latérale explose et le bas de caisse se détache (notre photo). Et ce n'est pas tout...

Décidément, les ennuis continuent pour le tram sur pneus de Nancy, inauguré en grandes pompes le 8 décembre 2000 et dont l'exploitation commerciale était prévue, initialement, le 2 janvier 2001. Depuis, un "défaut aléatoire" comme disent les experts et plus précisément un problème d'isolation électrique, a contraint la Communauté Urbaine du Grand Nancy (CUGN) à repousser sine die la date de sa mise en circulation.

Depuis trois semaines maintenant, techniciens et ingénieurs du constructeur Bombardier auscultent l'engin dans ses moindres recoins. Malheureusement, une kyrielle de pannes nouvelles sont apparues : blocage inopiné des portes, mise en route intempestive de la soufflerie d'air froid, arrêt brusque du véhicule... Des pannes certes mineures mais qui augurent mal de l'avenir.


Il n'est pas normal que lorsque la roue arrière du tram "tombe" d'un trottoir de 13 cm (sic), les dégâts tels que montrés sur cette photo puissent se produire. Quid de la sécurité des passagers normalement assis aux places arrières?

L'accident le plus grave, pourtant, s'est produit dans la nuit du vendredi 19 au samedi 20 janvier au cours d'une manœuvre à l'intérieur du dépôt de la CGFTE. Ce jour-là, un essieu arrière du tram N°13 s'est brusquement bloqué. Emporté par son poids, le tram est parti en crabe, balayant tout sur son passage pour finir sa course contre deux véhicules de service. Par chance, il n'y a pas eu de blessé. Mais les dégâts sont très importants. "Cet engin n'est pas encore au point" affirme Jean-Louis Bourgatte, secrétaire du comité d'entreprise de la CGFTE, délégué syndical CGT et chauffeur de bus lui-même. "Outre les pannes à répétition, un problème de visibilité demeure. Bombardier change actuellement (et pour la deuxième fois) les rétroviseurs des 23 trams. Mais ce ne sera pas suffisant".

Jean-Louis Bourgatte explique que le champ de vision depuis le poste de pilotage d'un bus est de 300° environ. Or, sur le tram de Nancy, ce champ est réduit à 140° seulement. C'est nettement insuffisant. En outre, depuis son poste, le chauffeur ne peut pas voir un individu de moins de 1m60 qui passe devant le tram.

Dans une interview que nous avons publiée le 6 janvier dernier, Jean-Louis Bourgatte tirait déjà la sonnette d'alarme : "La conception même du véhicule réduit considérablement le champ de vision (...). D'où les risques, en termes de sécurité, pour tous ceux qui circulent dans l'agglomération nancéienne : piétons, cyclistes et automobilistes".

A la question de savoir s'il craignait des incidents ou des accidents, Jean-Louis Bourgatte répondait : "Oui, évidemment, des incidents et des accidents. L'infrastructure routière n'est pas adaptée. Sur l'ensemble du parcours, à droite de chaque tram, peuvent circuler les voitures et les deux roues. Mais le conducteur ne peut pas les voir de son poste de conduite. Nous pressentons, hélas, qu'il y aura des accidents".

Les deux accidents qui se sont produits la semaine dernière ne sont heureusement que matériels. Au-delà des polémiques et des spéculations purement politiciennes, le tram sur pneus tel qu'il nous est présenté aujourd'hui paraît être un engin potentiellement dangereux lorsqu'il sillonnera les rues de l'agglomération.

Ceux qui feindraient de l'ignorer prendraient une lourde responsabilité.

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Infodujour du 14-2-2001


Tram enflamme la campagne à Essey

Dix élus d'Essey-les-Nancy, droite et gauche confondues, ont ''informé'' le procureur de la République du coût des installations de chantier (2,8 MF) qu'ils estiment anormalement élevé. L'affaire provoque de jolis remous politiques à Essey.


La lettre adressée au procureur de la République près le TGI de Nancy n'est pas récente puisqu'elle date du 23 novembre 2000. Elle est signée par deux élus d'opposition d'Essey-lès-Nancy, Louis Causero et Denis Menard, au nom des dix opposants (de gauche et de droite) au maire Jean-Luc Reithmuller (UDF).

Les signataires ''informent'' le procureur, avec constat d'huissier à l'appui, que le marché des travaux à Essey semble un peu élevé. Plus précisément le lot N°5 où le ''prix des installations'' s'élève à 2.850.000 F.

"C'est beaucoup par rapport à ce que nous avons constaté" explique Michel Stricher, ex-directeur du CETE de l'Est, candidat à la mairie sous l'étendard de la gauche plurielle. "Il y a quelques baraques de chantier et quelques aménagements, mais rien ne justifie ces tarifs" affirme ce spécialiste des Transports.

Est-ce à cause de cette lettre ou à cause d'une autre ? En tout cas, la PJ a procédé à quelques auditions, ce qui ne préjuge évidemment en rien des conclusions de l'enquête.

En tout cas, le tram provoque une belle pagaille dans le petit monde politique d'Essey. Louis Causero, soutenu par le maire RPR de Saint-Max, Gérard Léonard, conduira une liste contre le maire sortant, Jean-Luc Reithmuller. Quant au second signataire de la lettre au proc, Denis Ménard, il envisageait bien de tirer la liste de gauche. Mais, finalement, il a dû y renoncer et cède la place à Michel Stricher.

Quant aux cantonales, six candidats font briguer le siège de conseiller général. A droite : Jean-Luc Reithmuller (UDF), sortant, Louis Causero (apparenté RPR) et René Martinuzzi (CNI). A gauche : Denis L'Heureux (radicaux de gauche), Jean-François Pasquier (Les Verts) et Jacky Thouvenin (PC).

Emilien LACOMBE

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Infodujour du 8 mars 2001
Tram de Nancy: les chauffeurs se retirent

Les soixante-dix chauffeurs de Tram de Nancy ont fait valoir le "droit de retrait" prévu par les textes pour ne plus conduire le véhicule de Bombardier "tant qu'il sera dangereux pour les passagers. Françoise Hervé est allée à leur rencontre. Un coup dur pour André Rossinot à trois jours des municipales.

Photo prise ce jour pendant la grève des trams qui sont remplacés par des bus traditionnels.. ou des vélos !



"Les chauffeurs veulent des réponses à toutes les questions". Jean-Louis Bourgate, délégué syndical CGT de la CGFTE explique que les chauffeurs ont fait valoir leur "droit de retrait " prévu par l'article L 230-1 du Code du Travail qui prévoit qu'un salarié peut arrêter de travailler si il estime qu'il y a un risque pour la sécurité (ici des passagers du Tram). Un accident s'est produit mardi en fin d'après-midi, à Mouzimpré. L'arrière du véhicule est brusquement parti en crabe et aa heurté un poteau électrique. Les vitres de la voiture de queue ont volé en éclat blessant légèrement trois passagers.

A France 3, Alain Bertrand, responsable de réseau a expliqué qu'il s'agissait d'un accident dû à une erreur humaine. Autrement dit, c'est la faute du chauffeur. La réponse du berger à la bergère ne s'est pas fait attendre.

"Il s'agit un incident technique supplémentaire " plaide Jean-Louis Bourgate. " Nous avons dénoncé à de nombreuses reprises les risques de cet engin. Il n'est pas au point. On oblige les chauffeur à rouler avec les voyants rouges allumés. Il y a des incidents chaque jour. On ne veut pas de gros pépin dont les chauffeurs seraient tenus pour responsables".La CGT demande la mise en service de l'ancien réseau de bus pour satisfaire les usagers. La CGFTE refuse. Ce serait un désaveu trop flagrant à trois jours du premier tour de scrutin de l'élection municipale. La situation est donc bloquée. Les Tram restent au dépôt.

Françoise Hervé, farouche opposante à ce "faux tram" est allé rencontrer les chauffeurs au dépôt Saint-Georges. Après avoir entendu longuement leurs explications, elle leur a apporté son "soutien plein et entier". Car, dit-elle,"je considère je considère ce véhicule comme dangereux et je m'etonne qu'il ait pu être homologué". Françoise Hervé estime que "l'on ne peut pas remettre en service un transport en commun aussi peu sûr. La sécurité, voire la vie des passagers est en cause. Ca suffit"!
Les chauffeurs reconduiront leur "droit de retrait" demain, vendredi 9 mars. Le Tram vient de faire une entrée fracassante dans la vie politique locale.

8 Mars 2001   Emilien LACOMBE

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